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REFONDATION : UN CADEAU EMPOISONNÉ !

REFONDATION : UN CADEAU EMPOISONNÉ !

  • La négociation à peine terminée, voilà le projet de loi sur la refondation de l’école publié. Le cartable de Peillon devait être rempli de nombreux cadeaux. Des postes à gogo ! Des programmes nouveaux ! Des annonces, à la pelle… -* Au final, que reste-t-il de cette réforme au rabais ? -* La formation initiale : La masterisation continue.
  • Le gouvernement annonce l’ouverture des Écoles supérieures du professorat et de l’éducation (ESPE) en 2013. Les concours auront désormais lieu entièrement en fin de master 1. Elles formeront tous les enseignants. Mais le gouvernement a choisi de ne pas revenir sur la masterisation de la droite.
  • Les emplois avenir qui seront recrutés à partir de la licence 2 et bénéficieront d’une rémunération de 400 euros qui se rajoutera à leur bourse avec comme contrepartie une obligation de 12 heures de présence dans un établissement scolaire. Autant dire un emploi au rabais avec une charge de travail conséquente.
  • La formation continue sera dispensée elle aussi par les ESPE ! Mais elle se rajoutera aux heures d’enseignements, c’est-à-dire le mercredi après-midi ! -* Le socle commun et les cycles : priorité au primaire, mais des changements en trompe-l’œil.
  • La loi réaffirme la nécessité d’un socle commun… Au final on n’abandonnera pas le Livret Personnel de Compétences, pourtant inadapté et au service d’un système libéral de fichage.
  • Point positif  : la maternelle devient un cycle à part entière. L’accueil des 2 ans devrait être favorisé par des dotations en 2013. Encore faudra-t-il en préciser les modalités d’application.
  • Un nouveau cycle CM2 / 6e apparaît entre élémentaire et collège. Cette articulation peut paraître nécessaire tant les différences de modalités de fonctionnement sont différentes. Des heures de concertations seront nécessaires : prises sur les 108 heures ? Rémunérées ? Et le rôle des directeurs d’école dans tout ça ? On peut supposer que leur charge de travail ne va cesser d’augmenter.
    Inspecteur
    L’inspecteur et son enseignant.
  • Les contenus des programmes, on y apprend pas grand-chose sinon qu’il faut développer l’intelligence (sic !). L’aide personnalisée dont nous ne connaissons pas les bienfaits est maintenue, tout juste rebaptisée activité pédagogique complémentaire.
  • Les RASED « évolueront »… mais vers quoi ??? Vont-ils être transformés en « plus d’adultes que de classes » ?
  • Pour le secondaire c’est le calme plat ! Le collège unique est réaffirmé, mais aucun cadre législatif n’est proposé pour en réorganiser le fonctionnement !
  • Le numérique : un axe pédagogique à renforcer ? Mais dans quelles conditions ? « Un service public de l’enseignement numérique et de l’enseignement à distance est organisé. » Vaste fourre-tout, le numérique se présente comme la panacée universelle… avec derrière l’éternelle question des contenus et des moyens, de l’égalité à l’accès aux nouvelles technologies, l’entretien du matériel étant dévolu aux collectivités territoriales.
  • La décentralisation : l’école sous le joug de la territorialisation.
    Décentralisation.
    Décentralisation et le maire.
  • Les collectivités territoriales joueront un rôle de partenaire de l’Éducation nationale, dès avant la prochaine loi de décentralisation. Au sein des écoles, il y aura la mise en place de projets éducatifs territoriaux pilotés par les communes.
  • Conséquence : les enseignants devront se soumettre au projet des communes ou des communautés de communes pour réaliser leur propre projet pédagogique. Fini la liberté pédagogique, fini la souveraineté des équipes ! Autre aspect : la survie de certaines écoles rurales dépendra du bon vouloir des collectivités territoriales. -* La place des parents dans le système éducatif : co-éducateurs ?
  • Sans en définir des contours précis, la place des parents dans l’action éducative serait renforcée au travers des projets éducatifs. L’autonomie pédagogique s’en trouverait doublement réduite avec à la fois la soumission au projet des communes et celle des parents. Les enseignants deviendraient-ils de simples exécutants ? -* Et les fameux rythmes scolaires ?
  • 36 semaines de classe dans le primaire correspondant à 24 heures hebdomadaires. La demi-journée du mercredi sera travaillée sauf dérogation. Les 108 heures seront maintenues. L’amplitude de la journée pourrait aller jusqu’à 5 h30 maximum par jour. La pause méridienne sera de 1h30. 1h 30 par semaine sera assurée par les enseignants dans le cadre des 60 h d’aide complémentaire, et 1 h 30 sera assurée par des personnels relevant des communes ou des collectivités territoriales.
  • Pas de quoi parler de véritable changement pour le rythme des enfants. Par contre, une confusion s’installe dans le champ du rythme scolaire avec l’intervention des communes.
  • Le projet de loi se laisse le champ libre pour augmenter à l’avenir le nombre de jours de travail sur le temps des grandes vacances ! Au total avec la formation continue 6 semaines pleines seront travaillées ! Avec des conséquences terribles sur la qualité de la pédagogie et des risques accrus de souffrances au travail.

Sud Education ne peut cautionner ce projet qui :
Érige la décentralisation comme solution à la refondation de l’école avec comme conséquence la création d’inégalités territoriales.
Maintient une grande partie du système mis en place sous le précédent gouvernement.
Augmente la charge de travail des enseignants.
Prive d’autonomie les équipes éducatives.
Et demande comme préalable :

Une réduction du temps de travail de tous les personnels.
Le maintien de l’autonomie des équipes enseignantes.

Illustration « Ouvrez-la »

L’abrogation du dispositif d’aide personnalisée, même réaménagé, et la reconstruction de dispositifs RASED complets.
Une diminution des effectifs maximum par classe.
La mise en place effective de plus d’enseignants que de classes.