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TRIBUNE LIBRE

Situation à Pothier, sus aux CPE

Au lycée Pothier, la situation au mois de Juillet a atteint des proportions et des actions inadmissibles qui doivent être dites.

POTHIER : Sus aux CPE !
L’année écoulée a été particulièrement éprouvante pour les personnels, mais aussi pour les élèves. Pothier a vu son image « d’excellence » sérieusement écornée, mise à mal. En fait cette réputation prestigieuse ne tient qu’au poids des classes Prépas (800 étudiants), depuis de très nombreuses années ; c’est la vitrine du lycée (symbolisée par le nouveau bâtiment réservé aux CPGE).
Or la population scolaire du second cycle est de plus en plus hétérogène. En soi ce mélange est positif, nous le défendons, mais à Pothier comme ailleurs une minorité d’élèves ne se reconnaît plus dans l’institution scolaire, n’accepte plus les codes sociaux habituels, et se distingue par des agissements provocateurs, par une agressivité à laquelle les collègues de Pothier, dans leur majorité, n’étaient pas préparés à faire face ….
L’agression physique d’un collègue –fait sans précédent- par des éléments extérieurs a été le point de non-retour : les enseignants –mais aussi des CPE et des AED- ont exercé leur Droit de Retrait (janvier), le Directeur Académique est venu en catastrophe, un C.A. extraordinaire a suivi, puis une table ronde avec Mme Le Recteur.. La colère était d’autant plus forte que le même collègue s’était vu désavoué (décision de conseil de discipline cassée par la Rectrice sur proposition de la Commission d’appel) … et que nous persistons à penser que ses agresseurs étaient commandités par des élèves (les 2 incidents concernent la même classe) .. A cette occasion le Registre Santé et Sécurité au Travail (réclamé par SUD et la Liste alternative) a enfin été mis en place … et il est de plus en plus fréquemment rempli
Depuis 3 ans (c’est-à-dire depuis le changement de direction) une liste : « Agir pour un lycée exigeant et Responsable » (sic) a été constituée par des professeurs qui n’avaient pas accepté les décisions votées par leurs collègues en conseil de discipline. Frustration et aigreur chronique, dénonciation récurrente du « laxisme », aucune remise en question, aucune réflexion d’ensemble (ex : sur l’absentéisme), mais des recettes simplistes et profondément réactionnaires, et un leitmotiv : si tout va aussi mal, c’est la faute aux CPE ! Confortés par un relatif succès (2 élus au C.A. ) , ils se sont radicalisés dans l’hystérie sécuritaire , demandant l’installation de portiques de sécurité, de caméras, de badges ,de permis à points pour les élèves…De liste d’élus au C.A. , elle est devenue un groupe de pression permanent , un lobby, profitant des faiblesses de la direction ,exerçant un harcèlement sur la Vie Scolaire (feu roulant de questions diverses à charge à chaque C.A.)
Or les fondateurs d’Agir ont été rejoints-dès leur création- par une partie du SNES-FSU de Pothier dans cette dénonciation de « l’impunité généralisée » .. et d’appels à une véritable chasse aux CPE. L’escalade débute alors que les CPE avaient accepté, dans l’urgence, de se redéployer pour couvrir tous les bâtiments, de créer un pool circulation :les représentants d’Agir et du SNES ont tenté de faire signer une pétition pour refuser d’être Prof.Principal en raison de prétendus « manquements » de la Vie Scolaire (manœuvre désamorcée grâce à la bienveillance d’un collègue ). En juillet une réunion arrachée à la Direction par les mêmes (+2 collègues bienveillants, dont 1 du SNES et les 4 CPE) sur le thème : préparation de la rentrée, liaison Vie scolaire-corps enseignant s’est essentiellement résumée au procès des CPE nourri d’ accusations mensongères. Une semaine plus tard, l’IPR Vie scolaire apprend aux CPE qu’elle avait reçu une délégation Agir-SNES le 19 juin, puis qu’ils lui avaient transmis leur Compte-rendu de la réunion « de concertation » dont elle n’a pas voulu leur révéler le contenu, tant il était à charge.. 2 des CPE craquent alors et demandent leur mutation d’urgence à l’IPR (qu’elles n’auront pas)
Il est particulièrement scandaleux de constater que des syndicalistes du SNES puissent se livrer à des pratiques aussi inadmissibles et stigmatisent une catégorie de personnels !
A Pothier SUD soutient la Liste Alternative, inter-catégorielle qui a dénoncé ces agissements. De nombreux collègues, qui n’avaient pas été mis au courant par leurs représentants de leurs démarches, prennent leur distance avec eux, ce qui est réconfortant.
Au-delà des faits rapportés, de la spécificité de Pothier, les problématiques exposées nous confortent dans nos choix, dans un syndicalisme offensif inter-catégoriel, solidaire, unitaire et démocratique.
Nous devons partout dénoncer les cloisonnements, les logiques de « services » soigneusement orchestrées par les stratégies du néo-management et qui visent précisément à dresser les « services » (donc les salariés) les uns contre les autres !
Se dire : que faisons- NOUS, ENSEMBLE et non : « qu’avez-VOUS fait » ? Ne pas opposer Souffrance contre souffrance !
Résister en tant qu’ETRES SENSIBLES « Devenir aussi insensible, et partant aussi maniable qu’une brique, c’est à quoi l’organisation sociale convie chacun avec bienveillance »(Raoul Vaneigem, 1967)