RÉFORME DE MACRON SUR LES RETRAITES : L’ÉDUCATION PASSÉE A LA MOULINETTE !!!
Le 22 mars, dans son allocution télévisée, Macron a affirmé avoir trois priorités : « l’école, la santé, l’écologie ».
Il veut faire « remplacer du jour au lendemain les profs dans les classes des élèves, ce qui est pas (sic) le cas aujourd’hui dans beaucoup de collèges et de lycées ». Après nous avoir imposé une 2e heure supplémentaire en 2019 (lesquelles ne comptent pas dans les cotisations retraite), comment compte-t-il s’y prendre ? en nous imposant davantage d’heures supplémentaires, sans pour autant augmenter les cotisations patronales pour nos (très) vieux jours ? en demandant à des enseignant·es d’arts d’enseigner les SVT ou l’EPS ? Macron évoque les établissements du 2d degré, mais qu’en est-il pour les collègues du 1er degré, qui subissent le refus et les foudres de la hiérarchie lorsqu’ils·elles demandent une journée pour formation professionnelle ou pour congé syndical ?
Les enseignant·es ne sont jamais absent·es pour leur plaisir. C’est, pour la plupart, en cas de maladie, courte ou longue, et chacun·e connaît, au XXIe siècle, les difficultés à trouver un lieu de soins… en France, pays qui, il y a longtemps de cela, avait l’une des meilleures politiques sanitaires du monde.
Il affirme également qu’on « continuera à devoir fermer des classes ou des établissements » dans les milieux ruraux à cause de « baisses d’effectifs » et propose comme solution des « classes multi-niveaux ». La classe à plusieurs niveaux, une solution ? Non, un surcroît de travail pour nos collègues ! Laissons-les travailler avec un nombre raisonnable d’élèves dans leur classe ! L’école rurale a besoin d’être aidée ?
Rehaussez les minimas sociaux pour ces populations qui connaissent le chômage, rétablissez les transports que vous avez supprimés, oubliant que tout le monde ne vit pas en ville, n’a pas forcément de voiture électrique et ne vit pas toujours dans un bassin d’emplois où il suffit de traverser la rue pour en trouver un !
Les lycées professionnels doivent être réformés « pour être juste avec nos jeunes et les amener vers l’emploi ou la formation ». Les élèves de LP sont considéré·es comme de la chair à patron, n’ont pas le droit à l’accès aux savoirs qui permet à chacun·e d’entre de devenir des citoyen·nes à part entière. Ce projet ne vise qu’à préparer des travailleurs·euses corvéables à merci, à qui l’on aura appris que le capitalisme est LA valeur fondamentale, méprisant au passage ses conséquences sur l’humanité et l’environnement. Ces futur·es travailleurs·euses, à qui l’on aura inculqué la compétitivité, la productivité, le fameux « esprit d’entreprise », auront-ils·elles les armes nécessaires pour se défendre face à des réformes injustes, rejetées par le peuple et qui seront appliquées arbitrairement, méprisant la démocratie – le pouvoir du peuple –, comme le gouvernement l’a fait jeudi 16 mars en appliquant l’article 49 alinéa 3 de la Constitution, privant l’Assemblée nationale, représentative de la Nation, d’expression à propos de votre projet de loi ?
Sont-ce là les « immenses ambitions » de notre gouvernement pour notre école, pour ses élèves et les personnels qui se donnent pour elle ?
Macron, Borne, Larcher, Rist, Saury, renoncez à cette réforme injuste. Nos collègues, qui sont entré·es dans le métier par vocation, en sortent avant l’âge car les conditions de travail qui leur sont imposées au fur et à mesure de ces années de gouvernement engendrent en elles et eux la colère. Celles que vous imposez aux élèves d’aujourd’hui, travailleurs·euses et/ou chômeurs·euses de demain, pourraient faire se tourner le peuple dans la mauvaise direction. Il est de votre responsabilité d’écouter la colère de la rue et des manifestant·es, grévistes et « bloqueurs·euses ».
Orléans, le 22 mars 2023.